L'œdème pulmonaire se manifeste à travers une diversité de présentations cliniques, étiologiques et approches thérapeutiques. On distingue le plus souvent en pratique clinique l'œdème pulmonaire cardiogénique (dit congestif, par surcharge hydrostatique) des œdèmes non cardiogéniques (principalement l'œdème pulmonaire lésionnel du syndrome de détresse respiratoire aiguë [SDRA] de mécanisme non hydrostatique). L'imagerie médicale joue un rôle crucial dans le diagnostic positif, étiologique et différentiel, ainsi que dans l'évaluation des complications associées. La reconnaissance rapide et précise des caractéristiques de l'œdème cardiogénique revêt une importance cruciale, car il nécessite une prise en charge médicale urgente. L'œdème pulmonaire cardiogénique peut mettre en jeu le pronostic vital, conduisant à une insuffisance respiratoire aiguë avec un taux de mortalité élevée en cas de prise en charge retardée. La radiographie thoracique demeure l'examen de choix dans ce contexte. La tomodensitométrie, quant à elle, est particulièrement utile pour exclure d'autres pathologies présentant des similitudes cliniques et radiographiques avec l'œdème cardiogénique (hémorragie intra-alvéolaire, pneumopathies infectieuses, pneumonie à éosinophiles, pneumonie organisée...), évitant ainsi les erreurs diagnostiques. En réanimation, l'imagerie est centrale dans le diagnostic et la surveillance du SDRA. Le SDRA est davantage un ensemble de symptômes qu'une entité pathologique spécifique, montrant ainsi une grande hétérogénéité de présentations. Le radiologue doit être familiarisé avec l'évolution typique du SDRA en imagerie, notamment pour détecter les complications potentielles telles que les infections, la surcharge hémodynamique et les barotraumatismes.